Labas Bakod, nouveau paysage de désolation.

Nous revenons tout juste d'une visite sur le site de Marikina durement touché par le typhon Ondoy (Labas Bakod). Vous vous rappelez sans doute des images que nous avions montrées de cet endroit envahi par la boue. Hé bien, le paysage a beaucoup changé. Il n'y a plus d'habitants désormais, seulement certains chercheurs d'éventuels petits objets ou matériaux à recycler. Le gouvernement a décidé de relocaliser vers un lieu, en province de Manille, l'ensemble des habitants du site. Quelques traces que nous avons constatées laissent croire que certains sont partis en hâte, laissant de nombreuses affaires personnelles errées dans les débris. De quelle manière l'expulsion fut faite? Dans quelles conditions les familles sont-elles relogées? Comment font-ils pour aller au travail? Tant de questions sans réponses face à ce paysage de désolation.

Les maisons ont été rasées. Les déchets continuent de s'échapper dans la rivière. Quelles seront les conséquences écologiques? Beaucoup d'inquiétude. Et un sentiment d'impuissance.

Chez nous!

Comment c'est chez vous?? Hé bien voila la réponse en image; un apperçu de notre chambre et notre salle de bain. Si vous cherchez la cuisine, c'est peine perdu car nous n'en avons pas! Nous mangeons avec les prêtres à la congrégation. Quant à la salle de bain, nous la partageons avec des étudiantes qui louent aussi une chambre dans la même maison que nous. Savourez bien les petits curieux!!!

Le carabao

Le carabao, aussi connu en langue française sous les noms de buffle d'Asie, buffle d'eau, kérabau ou karbau, est un bovin de grande taille.

Les agriculteurs philippins utilisent le carabao pour le travail dans les champs mais aussi pour le transport. Il est commun de voir le paysan sur son carabao se baladant dans la campagne.

Le lait est très apprécié.

Le carabao est un bovin commun dans toute l'Asie du sud-est, le sous-continent indien et la Chine. Il aime tout particulièrement s'allonger dans l'eau ou dans la boue. Il se protège ainsi des insectes et parasites qui le harcèlent. Il est d'ailleur un excellent nageur.

Ci-dessous, un carabao rencontré durant notre séjour à Piat.

Séjour à Piat du 17 au 21 octobre 2009

Arnaud et moi sommes retournés à Piat, ville située dans le nord de notre île (l'île de Luçon). Arnaud y avait séjourné le weekend d'avant et avait constaté les nouveaux dégâts causés par le typhon Pepeng.

Pour rappel, Arnaud travaille dans cette ville pour reloger les familles qui ont perdu leur logement durant les typhons. Il y a effectivement là-bas un terrible problème d'érosion. De nombreuses maisons sont construites en haut d'une falaise qui s'érode de plusieurs dizaines de mètres à chaque typhon. Les gens habitant dans des maisons déjà tombées dans la rivière ou menaçant de s'effondrer ont été délocalisés vers un site plus sûr. C'est le travail d'Arnaud au sein de la congrégation des Assomptionnistes.

Ce séjour fut l'occasion pour moi de découvrir les activités d'Arnaud à Piat. Et par la même occasion de visiter la campagne. C'était ma première sortie hors de Manille!!!

Qu'avons nous fait durant ces cinq jours?

Nous avons eu de nombreuses réunions avec le Maire et le Maire-adjoint. Ils sont chargés d'installer l'eau courante et l'éléctricité dans chaque nouvelle maison. Nous avons travaillé avec eux pour l'élaboration d'un contrat entre la congrégation, la municipalité et les familles relogées. Nous sommes aussi en train de créer un projet de coopérative pour dynamiser la vie et l'économie sur le site de relocalisation.
Nous avons collaboré avec les assistantes sociales et la Soeur Elen, religieuse au sein de l'école pour mieux connaître les familles bénéficiaires du programme.
Nous avons répertorié le matériel recyclable de chaque famille et listé le matériel nécessaire pour la construction de la nouvelle maison.
Nous avons rencontré ingénieurs, charpentiers, et grossistes pour commander le matériel.Nous avons distribué à chaque nouveau bénéficiaire un coupon pour qu'il retire chez le grossiste le matériel que nous lui fournissons.
Bien sûr, le travail n'a pas commencé ce week end et ne sera pas fini dans les semaines à venir. Il prendra du temps surtout ici, où nous devons nous adapter au rythme lent des gens et à la difficulté qu'ils ont de programmer dans le futur.

Le travail d'Arnaud est très intéressant bien que très polyvalent et complexe. Je le trouve très compétent. Bravo!

Ma classe de français!

Je ne pensais pas autant apprécier l'enseignement à un public adulte! Le mi-temps que j'occupe pour cette profession est passionnant! J'utilise majoritairement des techniques ludiques et interactives issus de la pratique de l'enseignement en école primaire. Mes élèves sont motivés et progresssent très vite! Nous ne voyons pas passer les trois heures quotidiennes passées ensemble. C'est un réel bonheur de transmettre sa langue maternelle et de parler de sa culture dans une ambiance si joyeuse!

L'aide aux sinistrés des typhons.

Le samedi 17 octobre

15 jours après… c’est le temps de la reconstruction.
Voilà plus de deux semaines que les typhons « Ondoy » et « Pepeng » se sont abattus sur les Philippines. L’aide s’est organisée difficilement et parfois dans l’improvisation.
Aujourd’hui, les actions se précisent. Elles exigent un engagement de plusieurs mois.
Evolution de la situation dans nos premiers secteurs d’intervention:

Park 7 et Marytown
Ces deux bidonvilles voisins dont nous avons accueilli des habitants durant le typhon « Ondoy » se remettent petit à petit. Les maisons ont été nettoyées mais restent fragilisées. La paroisse organise l’aide à ces quartiers : vêtements, aide médicale, reconstruction des maisons.

Malibay
L’aide de nos sœurs, les Religieuses de l’Assomption, est essentielle aux centaines de familles touchées. Elles ont remis en état leur école et ont recommencé les cours. Elles recherchent des fonds pour reconstruire des salles de classes, d’informatique et la bibliothèque.
Les Petites Sœurs de l’Assomption distribuent du matériel pour la reconstruction des maisons du quartier. Leur petite école et leur clinique ont pu reprendre leurs activités.

Marikina
Dans ce quartier au bord du fleuve Pasig, la digue s’est écroulée en plusieurs endroits.
Le nettoyage des maisons se termine. Reste à reconstruire les habitations, avec le dilemme suivant : faut-il aider les habitants à reconstruire sur place, dans cet endroit dangereux et inondable, ou les aider à se déplacer dans un endroit plus sûr ? Dans un premier temps, nous fournissons du matériel de déblaiement (pelles, pioches, brouettes…) à la communauté, car il faut assainir la place.
La municipalité a annoncé un projet de relocalisation de ces victimes, ce qui donne un nouvel espoir à certains. Nous suivons cette initiative.

Ailleurs, en province : . d’autres victimes reçoivent notre soutien

Piat
Dimanche 11 et lundi 12 octobre.
Arnaud et le frère Ricky se sont rendus à Piat à treize heures de bus au nord de Manille. La communauté y développe depuis plusieurs mois un programme préventif de relocalisation de personnes vivant en zone à risques de catastrophes naturelles.
35 familles ont été relocalisées, alors que leurs maisons ont été emportées par les eaux.
(voir site www.assumptionists.ph)
Le typhon « Pepeng » s’est abattu par deux fois sur le site, emportant sept nouvelles maisons dans le fleuve, endommageant les toits des maisons reconstruites. Durant le typhon un de nos bénéficiaires s’est noyé en essayant de récupérer son buffle dans les eaux.
Nous avons décidé d’aider ces sept familles en leur permettant de construire de nouveaux logements sur notre terrain de relocalisation. Des membres de la communauté retournent sur le terrain pour venir en aide à d’autres familles ayant tout perdu.

Les jours d'après...

1er octobre 2009, 16h30

Chers amis,

Où en sommes-nous ?
Voilà cinq jours que le typhon « Ondoy » s’est abattu sur Manille et sa région. Et un autre est annoncé pour samedi…Les habitants sont encore sous le choc, préoccupés par les besoins immédiats : manger, boire, dormir, se vêtir et se soigner, plus particulièrement les enfants et les personnes âgées. C’est une lutte quotidienne. Dans certains quartiers, oubliés par l’aide, la colère monte, s’exprimant parfois en violence.

Nous concentrons actuellement notre aide sur trois secteurs :

Park 7 et Marytown,
Deux des bidonvilles voisins (dont nous avions accueilli quelques habitants dans notre maison durant le typhon). La plupart des maisons ont été détruites par l’eau d’un ruisseau transformé en torrent en quatre heures. Notre paroisse a distribué des vivres et des vêtements. Il faut maintenant reconstruire les maisons, notamment en renforçant les toits.

Malibay,
Un des quartiers les plus pauvres de Manille où nos sœurs, les Religieuses de l’Assomption ont une école primaire et les Petites Sœurs de l’Assomption une clinique, un jardin d’enfants et un atelier de confection d’objets recyclés. Grâce à leur insertion dans le milieu, l’aide est bien organisée en trois étapes :
- distribution de nourriture, de vêtements et de médicaments
- distribution de matériel de cuisine et de nettoyage
- remise en route de l’électricité et des pompes pour l’eau et maintenant distribution de matériel pour la reconstruction des maisons.

Marikina,
Un quartier situé au bord du fleuve Pasig, où la digue s’est écroulée à plusieurs endroits. Les maisons ont glissé ou ont été submergées par l’eau. Aucune aide ne parvient à ces 150 familles (700 personnes) qui vivent dans la boue. Rien n’est organisé à ce jour. Avec les communautés religieuses sur place, nous cherchons des leaders fiables à qui confier des pelles, des pioches et des brouettes pour évacuer la boue et faciliter l’accès. Il faudra aussi du matériel pour reconstruire les maisons.
Là-aussi : distribution de vivres, de vêtements, de médicaments et de matériel de reconstruction.

Nous savions d’avance que Labas Bakod (« Hors les murs » en Tagalog), un bidonville de Marikina avait été dévasté. Cependant, ce qu’on a vu a dépassé notre imagination. Odeur nauséabonde, agitation, désordre nous transportent dans un lieu que l’on pourrait croire d’après-guerre. Les gens sont, à la fois, pleins d’énergie pour nettoyer et remplis de désarroi face à l’ampleur des dégâts. Nos émotions sont grandes, partagées entre tristesse de constater les conditions de vie inhumaines de ces hommes et ces femmes et joie de voir une telle solidarité.

26 septembre 2009

Un terrible typhon est en train de s’abattre sur Manille.Il pleut à verse depuis hier soir. Dans notre voisinage, les habitations commencent à être inondées. Dans notre maison, à 11 heures, l’eau était montée de 20 centimètres. Deux heures plus tard, à l’heure où je vous écris, elle est à 70 cm. Dans certains bidonvilles l’eau est montée à plus de 1m50 ! Nous avons déménagé à la congrégation et nous y sommes en sécurité. Nous nous occupons des refugiés qui sont arrivés eux aussi dans la congrégation. Les gens sont dans le désarroi total et rien ne semble être prévu pour leur venir en aide. La maison des Petites Sœurs de l’Assomption est aussi inondée. Leur quartier enserré par une rivière va connaître une situation difficile.

Merci de nous aider à aider, si vous le pouvez.